La sortie de l’élite intellectuelle de la Sanaga Maritime la semaine dernière remet au goût du jour la lancinante question de l’érection en région, du département du Noun, le plus vaste de la région de l’ouest. Un sujet qui, faut-il le reconnaître, constitue le cheval de bataille des députés UDC à l’Assemblée Nationale. Nous publions ainsi la réflexion d’une jeune élite Bamoun sur la question.

“C’est vraiment regrettable que les filles et fils du Noun peinent à cerner les vrais enjeux de la décentralisation (sous le fallacieux prétexte que le pouvoir royal sera dilué. Quel drôle d’imagination!), où l’économie de toute notre nation est déployée pour le bonheur et l’entretient d’une poignée de familles. Toute la sueur du peuple profite à la coquetterie, au luxe et à la santé de nos seuls gouvernants.

Ils ont bradé tout notre espoir contre des illusions. Pendant que nos hôpitaux et nos centres de santé sont maintenus dans la précarité, transformés en mouroirs, eux, riches s’envolent pour se soigner aux frais du contribuable dans les meilleurs hôpitaux à l’extérieur de notre pays. Est-il difficile de comprendre que le système est machiavélique? Le général de la corruption est bien l’État à travers un système politique diabolique, vampire et malhonnête.

Ce n’est pas du tout hyperbolique de caractériser ainsi ce système. Nos pires ennemis sont des camerounais “d’en haut”, véreux, corrompus, laxistes, voleurs, pilleurs et gaspilleurs. Ils n’ont jamais eu le temps de penser aux camerounais ” d’en bas”, ils ont plutôt le courage de semer la désolation, les frustractions, la zizanie, l’ethniphobie et la tyrannie au sein des peuples.

Le seul salut des peuples réside dans leur niveau d’éveil de conscience et leur capacité à compter sur leurs propres forces. Nos concitoyens Bassa’a parmi lesquels les professeurs d’université, les sénateurs ont compris que l’érection de la grande Sanaga – Maritime en région sera bénéfique pour l’éléveur d’Eseka ou le paysan de Ngok – Mapubi qui peinent à se soigner dans des très bonnes conditions. Que pourront faire ceux de Manguiembou, de Kougham-Njitapon, de Marom, de Mashu ou de Ma kpara gouo quand d’aucuns parmi ses filles et fils attendent l’arrivée de la chouette de minerve qui ne va certainement prendre son envol qu’au début du crépuscule? N’est-ce pas Hegel ? Félicitations aux Bassa’a”

(c) Musto NJOYA