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Société: Les vraies raisons de la mort du Préfet des Hauts-Plateaux

Au-delà des prestidigitations: Les vraies raisons de la mort du Préfet des Hauts-Plateaux

Depuis environ une semaine, l’actualité de la mort du Préfet des Hauts-Plateaux cristallise les attentions. Une mort subite dans une position inconfortable qui fait jaser les internautes sur la toile. Et si le Préfet était victime d’un assassinat organisé ? En attendant les résultats de l’autopsie, un spirituel se prononce.

Un an six mois, c’est exactement le temps qu’a passé à la tête du département des Hauts-plateaux, le Préfet Bilonougou Félix, de regrettée mémoire. Décédé la semaine dernière, les commentaires vont dans tous les sens sur les réseaux sociaux au sujet du genre de mort de monsieur le Préfet, intervenue dans une circonstance pas confortable. Mais au-delà de la chambre de passe de Bandjoun et la fille de 19 ans évoquées à répétition par les internautes, on ne saurait exclure l’hypothèse d’une conspiration criminelle, et dont la fille n’aura servie que de bouclier pour parvenir à cette fin. Une hypothèse qui peut se comprendre aisément, à la lecture des rapports sociaux qui existaient entre le Préfet et les élites des Hauts-plateaux.

En effet, parti du département du Nkam dans la région du Littoral où il occupait le même poste, Bilonougou Félix arrive dans les Hauts-plateaux avec la rage de servir et de ramener l’ordre dans un département où les guéguerres politiques sont plus que jamais légion. Un département qui compte à lui seul près de sept formations politiques de l’opposition dont le MRC de Maurice KAMTO, animé par un esprit malsain de vaincre tout obstacle pour accéder au pouvoir. Or, sur place à Baham et dans les Hauts-plateaux en général, le Préfet se présente en véritable obstacle à toute initiative visant la déstabilisation, l’une des missions inavouées de cette formation qui avait une trilogie pour la dernière élection présidentielle, du moins au regard des événements vécus tout au long du processus, à savoir: La ruse, la rue et le pouvoir. Un plan qui n’a pas marché, même pas dans les Hauts-plateaux. Personne n’est descendu dans la rue malgré les appels pressants à la manifestation.

De la manipulation de l’opinion

Toutefois, au-delà de sa posture du chef terre, le Préfet Bilonougou avait un attachement certain aux idéaux du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais, le RDPC dont le président national n’est autre que le chef de l’Etat, Paul Biya. L’homme ne cachait aucunement son appartenance politique qu’il affirmait avec fierté à tous les niveaux, non sans inviter les populations à la conscience et à l’objectivité, en faisant confiance à l’homme du renouveau pour garantir la poursuite des œuvres de développement dans ce département. On se souvient encore de ses discours tenus tout au long de sa tournée de prise de contact l’année dernière dans les neuf groupements des Hauts-plateaux. Cette position controversée doublée d’un franc parlé à nul autre pareil, avait suscité autant de haine contre lui par les caciques du parti du frère du village qui voyaient déjà à travers leur frère, leur tour d’accéder au pouvoir. Ainsi, il fallait s’attendre à tout. Surtout dans un département comme les Hauts-plateaux où l’hypocrisie est la règle, et règne en maître absolu. Ici, si tu es du RDPC, avant d’embrasser ton camarade du parti en tenue, réfléchis par deux fois, car, il est établit que des cadres insoupçonnables du RDPC qui s’affichent dans la journée sont dans des réunions pour planifier les stratégies contre le RDPC, une fois la nuit tombée. Des militants en panne de conviction à l’origine de la «tribalisation» à outrance du discours politique au Cameroun. Au lendemain de la présidentielle du 07 Octobre 2018, une histoire à dormir débout a été inventée selon laquelle les fils Baham en avaient après roi parce qu’il aurait soutenu Paul Biya. Mais tout cela n’était que mise en scène pour obtenir la sympathie du Président, étant donné que le chef n’a jamais été du RDPC, malgré l’étiquette du sénateur RDPC qui lui a été collée. La preuve, il n’a effectué aucune sortie publique lors de la campagne présidentielle dans son village pour venter son candidat. Il aurait choisit de préserver sa relation avec son fils candidat avec qui il file du bon coton. Le 20 Mai 2018, alors que le chef Baham était assis à la tribune avec son écharpe tricolore, première sortie officielle en sa qualité de sénateur, le responsable de son musée a défilé devant lui aux couleurs du MRC et en tête de la parade, brandissant la pancarte du parti. Une vraie contradiction que seules les spécialistes comprendront.

C’est cette réalité que le Préfet n’a pas vite compris. Il s’est laissé aller comme dans le meilleur des mondes, au milieu des personnes avec qui il croyait partager les mêmes idéologies. Ignorant qu’il constituait un obstacle pour certains dans leur quête effrénée du pouvoir, surtout en ce moment précis où les regards se retournent vers les élections locales. Certains amis proches du Préfet disent avoir attiré son attention sur la réalité du terrain. Mais hélas!

L’hypothèse d’un sortilège

Ceci étant, l’hypothèse de la chambre de passe et la fille de 19 ans ne seraient que de la poudre aux yeux. Un moyen de dissuasion pour brouiller les pistes. La preuve qu’il s’agirait d’un coup savamment ficelé, l’identité réelle de la fille en question a été masquée par qui on ne sait. La principale concernée se nomme Marie DEMGNE, âgée de 34 ans, et non la jeune fille de 19ans dont la photo circule sur les réseaux sociaux. Deuxième aspect, le langage commence à changer après que la décision soit prise pour faire l’autopsie sur la dépouille du Préfet. Une longue correspondance sortant de nulle part indexe le personnel de l’hôtel pour complicité d’empoisonnement. Une réaction anonyme qui contribuerait à déjouer complètement les soupçons. A cela s’ajoute la fameuse lettre signée au nom de l’épouse du Préfet qui fait le tour de la toile. Une lettre que l’intéressée dit ne pas reconnaître. L’autopsie pour déterminer les vraies causes de cette mort tragique est en cours et on ne perd rien à attendre. Mais en attendant, la rédaction s’est rapprochée d’un spirituel, à l’effet de cerner tous les contours de cette mort qui a l’air mystique. Maître Ismaël MOUCHIPOU se confie: «Je voudrais d’abord lever un équivoque. Sur le plan spirituel ce n’est pas bien de mal-parler d’un mort. On doit respecter les mémoires, on doit les honorer. C’est pourquoi au cours témoignages lors des cérémonies funéraires, on dit toujours ce qui est positif concernant le mort. En ce qui concerne la programmation, rien n’est impossible sur le plan spirituel. Il y a des grands esprit qu’on peut invoquer pour un sort, ou pour une programmation. Le hasard, les coïncidences n’existent pas, il y a des personnes capables de programmer le destin de quelqu’un dans un endroit bien précis, selon l’orientation qu’on veut donner à votre sort». Le Préfet est-il victime donc d’un sort orienté comme semble indique le spirituel ou d’un empoisonnement comme l’indiquent certaines sources ? A-t-il succombé naturellement à la suite d’un acte sexuel avec celle que l’on présente comme sa maîtresse ? Bien malin qui pourra répondre de manière péremptoire à ces questions. Seuls les résultats de l’autopsie pourraient faire disparaître les points d’ombres

Sébastien ESSOMBA

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