DOSSIER

Réactions : Dr Me Fostine Fotso répond à l’égarement du Président Macron

L’Avocate au Barreau du Cameroun s’insurge contre la sortie jugée irresponsable du président français face à un activiste Camerounais en France. Morceaux choisis !

“On se croirait à l’époque coloniale. À entendre le Grand et Puissant Président Emmanuel Macron perrorer à la foire agricole de Paris au sujet du Cameroun, on tombe à la renverse. On croirait entendre Sarkozy s’adresser il y a de cela quelques années à la presse internationale au sujet des “Pédophiles” de l’Arche de Zoé.
C’est dire que la condescendance de Paris à l’endroit de l’Afrique n’a pas changé d’un iota”.

“Monsieur Macron dépasse les bornes”

Quand le Président Macron soutient qu’il a ordonné à et obtenu de Biya la libération du Professeur Maurice Kamto, cela fait sourire. Et quand il demande les noms d’autres détenus pour le même dessein, cela devient moins drôle. Quid du principe de non ingerance ? Monsieur Macron dépasse les bornes. Même en France, peut-il légalement demander à un juge l’élargissement d’un condamné ? Certes, il a le droit de grâce, mais il est question d’un cas spécifique, et non d’un boulevard permanent à lui donner pour dédaigner et enfreindre les codes.
Cette démarche traduit en réalité une impuissance. Paris n’a pas réussi à garder le Cameroun dans son giron.

SUR LE PLAN ÉCONOMIQUE

Il faut le relever, le Président BIYA est l’un, sinon le seul président de l’Afrique noire francophone à tenir la dragée haute à la France. La preuve, la diversification de nos partenaires internationaux, au détriment de la seule France comme auparavant. L’adjudication de nos gros marchés internationaux n’est plus la chasse gardée des Français, et se fait objectivement sur la base du rapport offre/qualité, ce qui disqualifie généralement les sociétés trop enclins au seul gain.

L’un des derniers faits marquants est là mise a l’écart du groupe Bolloré de la gestion du Port Autonome de Douala (le plus grand d’Afrique Centrale). De manière souveraine, l’État du Cameroun a mis en place un organe interne au PAD de gestion et d’exploitation du terminal à conteneurs. Pour rappel, lors de l’appel international à manifestation d’intérêt du 12/01/2018, le groupe français avait été classé 7e sur 9 candidats. Les temps ont changé et le Cameroun montre qu’il est déterminé a travailler avec les entreprises les plus compétitives, quelque soit leur nationalité.

SUR LE PLAN GÉOSTRATÉGIQUE

Dans un article publié le 15/05/2014, c’est le professeur Jean-Paul Pougala qui va mettre en lumière l’une des décisions stratégiques les plus brillantes jamais effectué par un Président en Afrique francophone : la fin du pacte colonial. Alors que toutes anciennes colonies ont renouvelé sans broncher les fameux “accords de défense”, le Cameroun a su imposer ses conditions et ainsi rétablir la dignité de tout un peuple. Dans cette “leçon de géostratégie africaine”, le professeur Pougala va vulgariser le contenu de ces accords signés sous la présidence d’Amadou Ahidjo, en 1960 et renouvelés en 1974.

En voici un extrait :

” Dans ces accords, « en échange de la protection militaire de la France », il est imposé au Cameroun de suivre les quelques indications suivantes :

a) Informer la France de la politique que les politiciens camerounais entendent suivre en ce qui concerne les matières premières et produits stratégiques, ainsi que des « mesures qu’ils se proposent de prendre pour l’exécution de cette politique » ;

b) Faciliter, au profit des forces armées françaises, le stockage des matières premières et produits stratégiques; et lorsque les intérêts de la défense l’exigent, « limiter ou interdire leur exportation à destination d’autres pays » ;

c) Le Cameroun doit réserver en priorité la vente de ses matières premières et produits stratégiques à la République française, après satisfaction des besoins de sa consommation intérieure, et s’approvisionner en priorité auprès de la France, etc.

d) Les accords mentionnent une liste de matières premières dites stratégiques qui appartiendront de fait à la France s’ils sont découverts sur le sol camerounais, notamment : les hydrocarbures liquides et gazeux, l’uranium, le thorium, le lithium, le béryllium, l’hélium, etc. De peur qu’à l’avenir, la science identifie certains minerais qui ne figuraient pas sur la liste, la France a pris soin de signifier que cette liste pouvait encore s’allonger sans trop de complication, en ces termes : « les modifications à cette liste feront l’objet d’échanges de lettres entre les parties contractantes ». ”

Autrement dit, le sous-sol du Cameroun était la chasse gardée de la France. On comprend pourquoi de tels accord, sur une durée de 50 ans, étaient classés secrets défense.

“Certains camerounais de la diaspora font preuve de naïveté en sollicitant l’intervention de Macron”

Les nouveaux accords signés en 2009 par le Président Biya sont désormais publics et d’une durée de 5 ans. C’est du jamais vu en Afrique Francophone. Toute la partie de contrainte pour le Cameroun et des matières premières dites stratégiques devant revenir automatiquement à la gestion de la France a été supprimée. Le Président Biya, à travers diverses manœuvres stratégiques a réussi a imposer sa vision et redonner au Cameroun sa dignité et une réel indépendance dans le choix de ses partenaires. Depuis lors, une diversification des partenaires est mise en place au Cameroun, et de nouveaux partenaires économiques comme la Chine réalisent des investissements importants et font preuve d’une haute compétitivité.
A l’inverse par exemple de la Côte d’Ivoire de Ouattara, depuis cet acte de bravoure du Président Biya, le Cameroun a la main mise sur ses ressources comme en témoigne la future exploitation de la bauxite de Mini Martap, confiée à une société australienne. Une chance que les Camerounais n’apprécient pas à sa juste valeur, faute de la réaliser.

À ce sujet, certains camerounais de la diaspora ont fait preuve de naïveté en sollicitant l’intervention de Monsieur Emannuel Macron.
Soyons honnêtes, certains camerounais souhaitent voir le Professeur Maurice Kamto accéder a la Présidence de la République. C’est leur droit et ils sont libres de s’exprimer et d’avoir des revendications à ce sujet. Mais, lorsque le MRC ou ses représentants jubilent et voient dans le soutien de la France une victoire, il faut se demander : à quel prix ?

En effet, les États n’ont point d’amis, mais uniquement des intérêts. Et en matière d’intérêts, nous venons de voir que la France a perdu énormément sous la Présidence Biya, pendant que le Cameroun a gagné en souveraineté et en dignité, ce sont les faits.

N’en déplaise à certains, les Camerounais sont devenus plus méfiants et sont loin d’être dupes. Sur le terrain, jusque dans nos villages, marchés et espaces publics on peut même entendre des bensikineurs aborder le sujet avec beaucoup de vigilance, d’autres même nous disent qu’en cas de victoire “le MRC n’hésitera pas demain à vendre moins cher le Cameroun à la France en échange du soutien obtenu”.

“Face à l’ingérence politique nous devons comme moi apporter notre soutien total au Président BIYA”

Le gouvernement camerounais devrait sensibiliser et prendre à témoin le peuple à ce sujet, en faire son ultime bouclier contre les ingérences et les multiples pressions étrangères.
Les Camerounais devraient tirer des leçons des cas irakiens, rwandais, lybiens, ivoiriens, c’est un devoir de mémoire en tant qu’africain, nous devons nous souvenir de l’histoire de Kadhafi et de Laurent Gbagbo. Face à l’ingérence politique nous devons comme moi apporter notre soutient total au Président BIYA qui jusqu’à preuve du contraire a été démocratiquement élu. Il y a certes des problématiques importantes a régler, mais gardons à l’esprit que le linge sale se lave en famille. Oui notre Patrie en priorité devrait être notre unique devise en moment où le Cameroun traverse une période difficile. Docteur en Droit Pénal, je suis Avocate et patronne d’un Cabinet d’avocats installé à Baham et femme avisée. En 35 ans de militantisme au RDPC, j’ai été tour à tour Présidente de sous section pilote Garoua Ouest 15, Première Adjointe au Maire de Baham, la toute première fille du village à entrer à l’exécutif Communal, Députée sortante du Département des Haut-Plateaux. Oui la toute première fille du Département à devenir députée de ce jeune Département créé par la volonté du Président Biya. Vice-Présidente Départementale et Présidente de la commission du secteur de mon village Banka-Baham pour les dernières élections couplées au Cameroun, je suis devenue par la force de l’expérience une experte en questions politiques. Je vous prie de me lire et de me croire chers concitoyens. Je vous aime tant.

(c) La Rédaction

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