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Problèmes fonciers : Les députés UDC font le procès de la chefferie traditionnelle dans le Noun !

Face à la presse ce mercredi, 27 Mars à Yaoundé, les élus de l’Union Démocratique du Cameroun à l’Assemblée Nationale, ont évoqué plusieurs questions liées à la vie de la nation. Parmi ces questions, l’épineux problème foncier devenu au fil du temps, un véritable serpent de mer dans le département du Noun

C’est une tradition depuis des années au sein de l’Union Démocratique du Cameroun (UDC) du Dr Adamou Ndam Njoya. Tradition qui voudrait qu’au cours des sessions parlementaires, ses députés effectuent une sortie groupée face à la presse, à l’effet d’évoquer les questions de la vie nationale, lesquelles questions sont proposées pour la plupart pour débats au parlement.

Cette tradition a été respectée au cours de session parlementaire. Les députés UDC, en présence de leur président national, étaient face à la presse ce mercredi, 27 Mars 2019, à Yaoundé. Au menu de cette rencontre, les activités de la session parlementaire en cours avec les projets de lois déposés sur la table des députés ; Ce que l’UDC préconise pour la session parlementaire en cours ; Les préoccupations spécifiques s’agissant du problème foncier dans le Noun ; Les questions d’actualité économique, politique, social et culturel…

Sans tabous, toutes ces questions ont été évoquées face aux hommes et de femmes de médias qui, à chaque fois, ne manquaient pas de questionner les organisateurs pour mieux comprendre. Sur le volet préoccupations spécifiques s’agissant du problème foncier dans le Noun, les députés de la nation ont levé l’équivoque sur cette question qui constitue un problème majeur dans ce département.

Le jeu trouble de l’autorité traditionnelle

Le foncier au Cameroun pose un réel problème, singulièrement dans le Noun. On note ici, à en croire les députés du Noun, les problèmes des espaces occupés par les colons, un héritage qui crée les déboires. À cela s’ajoute les problèmes émanant du commandement traditionnel.

Il est clair que dans le Noun, les chefs traditionnels ont un pouvoir illimité sur le foncier, au point où ils vont jusqu’à s’accaparer des terres. “À Foumban, le chef supérieur de premier degré se donne le droit de sortir les équipes pour faire des lotissements des terrains jusqu’à exproprier certaines personnes à qui la mairie avait déjà confié les terrains. Ce cas est d’actualité à l’instant à Foumban”, se confient les parlementaires.

On évoque aussi la situation à massangam et l’accaparement des 200 hectares de terrain, où un chef voulait installer quelqu’un. Cela pose un problème du patrimoine foncier, parce qu’on a tendance à vendre les terrains aux étrangers pour installer certaines industries agricoles alors que les autochtones ont besoin de ces terrains pour leurs cultures de subsistance. N’eût été la réaction des élus locaux et nationaux qui en ont fait leur affaire, il aurait réussi son coup au détriment de la population locale. Toujours à massangam, apprend-on, un chef traditionnel de 2e degré a voulu s’accaparer des terres, lotissement communal au centre ville, et une partie où quelqu’un a même un titre foncier. Mais malgré ce titre foncier, on lui dit qu’il n’a aucun droit d’y être. À Foumbot et à kouoptamo, le problème se pose sur l’installation laissé par les anciens colons.

Pourtant, au Cameroun, la loi ne permet pas à un expatrié d’avoir les titres fonciers. “Mais lorsque les colons ont pris les terres qui étaient nos terres, qu’ils n’avaient pas acheté mais qu’ils avaient aussi accaparé, quand ils ont laissé, il ya des camerounais qui ne sont pas de ces localités qui sont venus pour s’en accaparer, prétextant les avoir acheté chez ces colons. Ce qui pose un réel problème aux populations locales qui manquent concrètement de l’espace pour faire leur culture”, ont-ils ajouté.

C’est le cas du domaine de petpenoun, où un expatrié s’est accaparé des terres, chasse les populations de leurs plantations. Pareille à Chanas. Sauf que ces pauvres populations n’ont que les yeux pour pleurer, étant donné que toutes ces manœuvres se font avec le soutien des autorités administratives et traditionnelles, trempées dans la corruption jusqu’aux os. C’est également le cas de la commune de kouoptamo où le principal marché de la localité dit-on, se trouve installé dans un domicile privé, et dont le principal propriétaire peut débarquer à tout moment et sommer pour le déguerpissement, pour ne citer que ces cas.

Cette situation quoiqu’on dise, constitue une bombe à retardement dans le Noun. Il est à craindre qu’un jour, les jeunes de ces villages bradés aux expatriés par les autorités traditionnelles et qui aujourd’hui, sont obligés de voyager pour faire de l’agriculture, le cas d’Ambam et de Bitam au Gabon par exemple où l’on retrouve beaucoup des jeunes originaires du Noun, reviennent venger leurs espaces. Ce qui est à éviter de toutes les façons. Il incombe donc aux autorités, administratives et traditionnelles, de faire ce qu’il faut, pour résoudre ces problèmes

Sébastien ESSOMBA

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