DOSSIER

Préparatifs au dialogue : Les partis politiques dénoncent l’amateurisme des services de la primature

Entre mépris et manque de considération notoire affichés, ils regrettent le traitement à eux réservé au cours des consultations et craignent que ce traitement n’entame la phase du dialogue proprement dit.

Au sortir de la rencontre avec le premier ministre, chef du gouvernement mercredi dernier dans le cadre des consultations en cours, en vue du grand dialogue national annoncé pour la fin du mois par le chef de l’État, Paul Biya, Tiriane Noah, 2e vice-président du MRC et représentant de cette formation politique en l’absence de son principal leader, le Pr Maurice Kamto en détention à la prison centrale de Yaoundé, n’est pas allée du dos de la cuillère pour dénoncer le manque de considération affiché à l’endroit de la formation politique dont elle est l’une des cadres. Elle signifiait alors n’avoir reçu aucune invitation formelle pour cette rencontre qu’on voudrait pourtant capitale pour la vie de la nation. C’est sur les réseaux sociaux qu’elle aurait eu l’information sur programme de passage devant la commission Dion Ngute.

Cependant, au-delà d’un traitement à tête chercheuse visant uniquement à dénigrer le mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) tel que l’ont laissé croire certains, il s’est agi d’un problème général à toutes les formations, si l’on s’en tient aux récriminations des différents leaders. À l’Union Démocratique du Cameroun (UDC) du Dr Adamou Ndam Njoya par exemple, ce cafouillage ou mieux l’imprécision sur le calendrier du passage aura coûté l’absence du premier vice-président du parti. Selon la communication de l’UDC, sans recevoir au préalable un carton d’invitation formelle pour ce rendez-vous, ils ont été appelés dans la matinée de mercredi par les services du premier ministre pour signifier que leur passage était prévu à 11 heures. Or, le vice-président sam Mbaka résidant à Douala, il fallait un miracle pour qu’il rallie la capitale Yaoundé en moins de deux heures.

“Trop d’amateurisme et des manquements graves. Aucun parti n’a reçu une invitation, on a fait un papier à la hâte qui a été balancé sur les réseaux sociaux et on se dit que c’est par là que chaque parti doit prendre connaissance pour venir tout simplement. On ne sait pas sur quel critère les partis et les leaders sont invités. le service de la communication de l’UDC s’est rapproché des services de la primature, on a dit que c’était une fausse liste. Que ce n’est pas la primature qui l’a publié. Mais curieusement c’est sur la base des données de cette liste que le premier ministre recevait les gens. Comment comprendre qu’un parti politique qui est attendu, on appelle à neuf heures quarante minutes pour lui dire qu’il est prévu passer à onze heures. Pourtant c’est publié dans Cameroon tribune de ce jour. Ce qui veut dire que le programme a été envoyé depuis la veille à la publication. Pourquoi ne pouvaient-ils pas nous faire appel au même moment ?”, S’interroge Koupit Adamou, membre du bureau politique de l’UDC au sortir de cette rencontre.

Pour le cas MRC, le quotidien gouvernemental Cameroon tribune signale-t-on, avait annoncé le passage à 18 heures le mercredi 19 septembre, alors que sur la liste publiée sur la toile ils devaient être reçus à 11 heures. Ce qui traduit en réalité le manque de sérieux affiché par certains dans le cadre de cette opération. Aucun critère en réalité pour les organisations et les leaders politiques devant y prendre part. Même pas un secrétariat dédié exclusivement à l’événement. Eu égard, d’aucuns leaders politiques se disent accepter de participer à ce dialogue par instinct républicain car “un homme de paix qui veut la paix n’a pas de préalable”, pour ainsi reprendre Jean Jacques Ekindi, le président du Mouvement Progressiste. Mais ils pensent tout de même qu’il faut corriger les manquements pour la suite, s’ils veulent faire de ce dialogue national un succès.

Sébastien ESSOMBA

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