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Point de vue de juriste : Hon. Dr Me Fotso Fostine plaide pour la dépénalisation de l’avortement

Dans cette tribune libre que nous vous proposons, l’Avocate au Barreau du Cameroun plaide pour un droit à l’avortement sécurisé et encadré sur la base de la nécessité.

Avant d’aborder la notion d’avortement, il convient d’admettre obligatoirement qu’il s’agit d’un mystère, celui de la vie, et que toute vie est sacrée. Elle se réalise  par le truchement de l’homme, qui n’en est qu’un instrument. Instrument  aux mains de qui, si ce n’est Dieu ? Ne me parlez pas à ce niveau de la science, qui n’est pas, n’est plus un mystère.

Maintenant, il faut adjoindre à ce préalable un autre qui lui est complementaire: un embryon = vie à part entière. On doit voir en embryon un futur  homme au service de la communauté, de la société. Pourquoi pas un Nelson Mandela ou un Einstein ? Et personne n’a le droit de l’arrêter, de le supprimer, voire d’y toucher, si ce   n’est pour le protéger et l’aider à mieux se développer.

Ces 2 préalables ne souffrant d’aucune contestation et répondant à une éthique tant morale que spirituelle, nous rejetons ipso facto et à priori l’avortement volontaire ou l’interruption volontaire d’une grossesse. Nous reviendrons sur les cas de force majeure. Sinon, rien ne doit justifier un avortement. Si on ne peut assumer une grossesse ou l’éducation d’un enfant, pourquoi en chercher ? Vaut mieux s’abstenir autrement. Si coupe il y a, il faudrait la boire jusqu’à la lié. Un bébé n’a jamais demandé à venir au monde. Notre libido ne devrait pas nous conduire à des actes criminels. Oui, l’avortement est bel et bien un crime. Il ne servirait à rien de chercher une échappatoire. On ne saurait évoquer l’indigence constatée après coup pour justifier et se livrer à une IVG.

En effet, l’Eternel seul pourvoit aux besoins de ceux qui sont patients et Lui font confiance. L’IVG ne doit pas être encouragée au nom d’une supposée liberté de disposer de son corps. Non, parce que notre corps est le temple de l’Esprit-saint. Ne nous leurrons pas. Ceci dit, il existe quelques cas rares, il faut le stipuler–  où l’avortement peut être toléré, à défaut d’être accepté. En fait, je n’en vois qu’un : si L’IVG est actée pour sauver la vie de la maman. Sans discourir inutilement et sans verser dans la polémique (les raisons farfelues ne manquent pas pour justifier l’injustifiable), toutes les autres raisons d’une IVG sont condamnables,  car dénotent un déni de la puissance divine. C’est Dieu qui donne, et doit seul reprendre. Je comprends les puristes qui sont contre l’avortement d’un fœtus mal formés. Il reste un être humain adoubé par Le Seigneur, qui a  aussi pour cet innocent, comme chacune de ses créatures, un plan divin.

Dans notre pays , nous vivons avec regret, douleur… la diffusion dans les médias visuels,  des images choquantes des fœtus retrouvés dans des sacs, plastics, cartons déposés dans des bacs à ordures des coins de nos rues. Les journalistes qualifient c’est pratiques de “faits divers”. Or, ce fléau social qui tend à faire son nid dans nos grandes villes: c’est l’avortement. Il s’agit de l’interruption prématurée et volontaire de la grossesse. Il existe deux types d’avortement :
– l’avortement spontanée ( fausse couche)
– l’avortement provoqué. C’est cette dernière qui retiendra l’attention de notre analyse, car étant la plus pratiquée. En effet, cette pratique connait des motivations diverses(A),  sans oublier les conséquences(B) qui en découlent. Il n’est pas exclu les moyens de lutte(C)

A) les motivations de l’avortement.

Il existe des circonstances poussant les auteurs et complices à l’avortement. Il en est des grossesses indésirées, l’inceste, la pauvreté (manque de moyens financiers pour conduire la grossesse à son terme), l’irresponsabilité des auteurs (incapacité de prendre en charge la femme enceinte : incapable de répondre de ses actes), le viol. Nous n’oublions pas la peur de la réaction des parents lorsqu’on est enceinte et que l’on est encore à la charge ou que l’on vit sous le même toit que ses parents. Le parent est donc considéré comme un enfer pour la fille enceinte qui se trouve obliger d’avorter, en oubliant qu’il existe des risques énormes pour sa vie. D’où les conséquences.

B) conséquences de l’avortement

Elles sont dangereuses pour la vie du concerné. On peut citer les pertes en vies humaines: soit la mère et le fœtus ensemble, soit l’enfant seul. Ces risques sont plus énormes ci c’est pas fait par un spécialiste medico- sanitaire.
En outre, il existe des risques gynécologiques tels les hémorragies, les infections, la fertilité future de l’auteur. Quelques effets secondaires  non négligeable tels: nausées (70%), vertiges (42%), Céphalées (42%), Diarrhées (37%)
Vomissements ( 28%).
– On note aussi des risques de perforation de l’utérus(1% de cas) et perforation intestinale. Toutefois ce fléau peut être limité.

C) les moyens de prévention des avortements.

La première arme passe par le respect de loi divine : tu ne tuera point un semblable comme toi. C’est ainsi que dans exode 21: 22-25, il est prescrit la mort pour celui qui se livre à l’avortement. La seconde arme c’est l’éducation sexuelle exhaustive, la prévention des grossesse  indésirées au moyen d’une contraception efficace.

Sur le plan social, les parents doivent assurer leur devoir d’encadrement de leurs enfants enceinte. Puis, un appel aux tiers à éviter la stigmatisation (le mauvais regard des autres) quelque soit les circonstances de la grossesse. Car tout le monde est pêcheur. Jésus disait à propos “que celui qui n’a jamais péché jette la première pierre sur cette femme”.

Quant au regard de la loi, l’article 337 du code de procédure pénal Camerounais réprime (peines de prison, fermeture du local, y compris l’interdiction d’exercice) l’avortement. Répression qui touche toute la chaîne.

En conclusion il est important de retenir que l’avortement de par ses motivations, connait certes des conséquences énormes dont découlent des moyens de préventions. Cependant, en respect du droit de disposer de son corps, toute femme doit pouvoir avoir accès à l’avortement sécurisé et légal. D’où on peut prétendre à une dépénalisation de l’avortement à la place de celui légal et sécurisé.
En outre, la bible dans colossiens 1: 1-14 dit: à celle qui avorte, celui qui encourage, le médecin qui pratique l’avortement, peuvent être pardonnés par la foi en Jésus christ.

(c) Hon Dr Fotso Fostine, juin 2021

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