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Njimoluh Hamidou Komidor : l’équilibriste du pouvoir face au miroir !

La nomination de Njimoluh Hamidou Komidor à la tête de la délégation permanente régionale de l’Ouest du comité central du RDPC n’est pas un simple jeu de chaises musicales. C’est un acte hautement stratégique, une manœuvre politique dans une région devenue un théâtre d’ombres et de luttes de pouvoir où le RDPC, plus que jamais, doit prouver qu’il est encore capable d’écouter, de comprendre, de se réinventer ou de se renouveler.

En réalité, l’Ouest n’est pas une région comme les autres. C’est un foyer de tensions larvées, de frustrations accumulées et d’aspirations contenues. C’est aussi un réservoir électoral et un vivier de talents politiques et économiques que le parti au pouvoir n’a pas toujours su gérer avec lucidité. Ici, les populations ne veulent plus de figures décoratives ou de représentants déconnectés des réalités locales. Elles veulent une voix forte, une vision claire, et surtout, une rupture avec la politique de l’arrogance et du favoritisme.

Le départ du Sultan Ibrahim Mbombo Njoya, figure respectée mais contestée dans certains cercles pour son approche parfois élitiste, ouvre une brèche dans laquelle Komidor devra s’engouffrer avec finesse mais détermination. Son profil tranche : moins monarchique, plus républicain ; moins symbolique, plus politique. Mais cela suffira-t-il ?

Au sein même du RDPC, cette nomination ne fait pas l’unanimité. Des barons de la région, tapis dans l’ombre, auraient préféré un nom plus proche de leurs intérêts. Certains redoutent même une centralisation excessive du pouvoir, où la base militante est tenue à l’écart des grandes décisions. Komidor arrive donc dans un champ miné, où chaque pas sera scruté, chaque silence interprété, chaque faux pas exploité.

Le message est clair. Il ne s’agit plus seulement de représenter le parti, il faut désormais le réconcilier avec ses militants et ses électeurs. Il faut sortir de la langue de bois, redonner un sens au militantisme, et rompre avec les logiques claniques qui ont trop souvent dénaturé l’action politique dans cette région.

La jeunesse ouest-camerounaise attend plus que des slogans. Elle exige des réponses concrètes à ses préoccupations : emploi, formation, accès à l’entrepreneuriat, justice sociale. Les élites économiques veulent un interlocuteur fiable, capable de porter leurs doléances à Yaoundé sans les trahir en chemin. Et la base du RDPC veut qu’on arrête de la considérer comme un simple marchepied électoral.

Njimoluh Hamidou Komidor devra être tout cela à la fois. L’homme du parti, mais aussi l’homme du peuple. Il devra incarner une nouvelle manière de faire de la politique, dans un RDPC en perte de repères, tiraillé entre ses vieux réflexes de pouvoir et une jeunesse qui n’attend plus qu’on lui donne sa place. Ce poste n’est plus une sinécure. C’est une épreuve. Et l’Ouest, ce géant trop souvent trahi, n’accordera pas le pardon facilement. Komidor est prévenu. Bon vent!

Houzerou NGOUPAYOU

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