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Musique/âge d’or Alioti Sheida : Les fiançailles entre l’expérience et la jeunesse

Après plusieurs années sabbatiques, l’artiste musicien originaire du Noun,  Alioti Sheida, revient avec nouvel un album « âge d’or », qui voyage entre les générations et les cultures, pour célébrer ses 35 ans de carrière.

La cérémonie de présentation de ce nouvel album « âge d’or », composé de 8 titres, s’est déroulée à Zingna hôtel à Bafoussam, le mercredi 07 juillet 2021. C’était en présence de nombreux invités de marques, parmi lesquels le président du conseil régional, Dr Jules Hilaire Focka Focka, le représentant du Sultan des Bamoun, Ibrahim Mbombo Njoya, les chefs traditionnels, des hommes de culture et de nombreuses autres personnalités. Dans son discours d’ouverture, le président du conseil régional, Dr Jules Hilaire Focka Focka, a salué le talent de cet artiste, qui a toujours su rendre fières les populations du Noun en particulier et de l’Ouest en général, en allant creuser dans les tréfonds des rythmes du terroir.

MOTIVATIONS

On s’était habitué à ce que Alioti Sheida, nous offre des sonorités traditionnelles qui gagnent les cœurs, et qui imposent une évidence : c’est un artiste multidimensionnel. Mais ses précédentes productions remontent il y a… une dizaine d’années. Que s’est-il passé ? « Je ne pensais plus que je vais faire la musique. Depuis peut-être 10 ans, j’avais garé la guitare et j’avais gardé les partitions dans mon coffre », nous glisse l’artiste lors de la conférence de presse. Il y a donc eu cette parenthèse dans l’immense carrière musicale de ce natif de Malanden, village situé dans le département du Noun ; puis l’auteur du son à succès « to day na to day », va recevoir les encouragements, de son jeune frère Me Houzérou Ngoupayou, qui ne va s’en lui rappeler les derniers mots de son « grand-frère », feu Claude Ndam. « Il y a quelqu’un qui est venu chaque jour me dire : « fais de la musique ! ». Ce quelqu’un c’est Me Ngoupayou Houzérou. Pour m’avoir, il m’a touché par la partie qui me fait très mal. Un jour il est venu dans mon bureau et il me dit « vois-tu Claude Ndam est parti tout le monde compte sur toi. Tout le monde te regarde ». Quand il m’a dit cela, j’ai eu l’impression que c’est Claude qui me parlait », nous a-t-il confié. C’est ainsi que pour aboutir à ce nouveau disque « âge d’or », l’artiste musicien s’est lancé dans l’enregistrement, avec l’appui de Liberté Média Production (LMP). C’est pourquoi il a tenu à rendre un vibrant hommage et dire toute sa reconnaisse à Me Houzérou Ngoupayou, pour son courage et sa volonté de se lancer dans un projet dont « il n’a découvert le message qu’après la sortie de l’album ».

FIANÇAILLES ENTRE EXPERIENCE ET JEUNESSE

Cet album aux airs d’auberge espagnole, réussit à concilier l’expérience et la jeunesse. Après avoir beaucoup reçu de ses aînés, notamment le feu Claude Ndam, il se définit comme l’antithèse de la musique urbaine. Il veut aujourd’hui, non seulement servir de passerelle entre les rythmes traditionnels et modernes, mais surtout transmettre aux nouvelles générations. C’est ce qui explique la présence de la jeune talentueuse, Rachida Jolie, qui met sa voix au service de son « grand-frère » Alioti Sheida. « A travers cette collaboration, je me fais davantage connaitre. J’attendais ça depuis », s’est-elle exprimée.

LE CHANTRE DE LA PAIX

Sur ce disque de 8 titres, qui reposent sur le triptyque, amour, reconnaissance et pardon, Alioti Sheida a centré son message principal sur la chanson « Over Blood ». Ce titre, dans un texte aux allitérations métissées (Pidging),  met en évidence le quotidien des déplacés internes de la crise anglophone du Nord-ouest et Sud-ouest. Dans son message, il invite les acteurs de cette guerre fratricide à un consensus pour mettre fin à cette crise qui plombe le pays tout entier.
Si pour l’heure, aucune tournée n’est prévue dans la foulée, pour présenter cet album « âge d’or » qui célèbre à la fois ses 35 ans de carrière et marque sa renaissance, Alioti Sheida envisage une sortie artistique lors de la fête de Tabaski à Foumban.

(c) Source : Ouest Échos, Nacer Njoya

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