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Interpellation d’Amougou Belinga : Sales temps à l’horizon pour les intouchables de la République ?

L’interpellation d’Amougou Belinga annonce un mauvais vent dans le sérail. Ce qui va se passer si sa culpabilité est avérée.

S.m Amougou Belinga a passé sa première nuit au secrétariat d’État à la défense. Annoncé ce matin à 8 heures et 30 minutes pour être entendu dans l’affaire de l’assassinat de Martinez Zogo selon les sources concordantes, les choses vont se passer plus vite que prévues. Les agents de sécurité qui, la veille de son audition, avaient, a-t-on appris, encerclé sa résidence, auraient finalement reçu l’ordre tard dans la nuit de le capturer et de le conduire au SED. L’information est tombée comme un coup de tonnerre dans la capitale. Le zomlo des zomla a-t-il perdu sa couronne ? La question vaut son pesant d’or, lorsqu’on sait l’enracinement de ce dernier dans le système gouvernant de Yaoundé. Et de surcroît un chef traditionnel. Mais pour l’instant, même si c’est le cas, il bénéficie de la présomption d’innocence,  tirée de l’article 8 de la loi N°2005/007 du 27 juillet 2005 portant code de procédure pénale au Cameroun, qui dispose ce qui suit: (1)”Toute personne suspectée d’avoir commis une infraction est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d’un procès où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui seront assurées”. Selon l’alinéa 2 de la même loi, “La présomption d’innocence s’applique au suspect, à l’inculpé, au prévenu et à l’accusé”. Une disposition qui s’accommode avec la dynamique de protection des droits et libertés individuelles.

LES FAITS

Le dimanche 22 janvier 2023, le corps sans vie, torturé et mutilé de Martinez Zogo, chef de chaîne de la Radio Amplitude FM, une radio urbaine émettant depuis Yaoundé, la capitale du pays, a été retrouvé en état de putréfaction avancé, dans un terrain vague à Ebogo 3, après plusieurs jours de disparition sans nouvelles. Comme une traînée de poudre, l’information va se reprendre très vite au Cameroun et à l’international, suscitant une levée de boucliers. Tout le monde réclame justice pour Martinez Zogo, les journalistes en première ligne. Le patron des embouteillages qui tenait en alène toute la capitale entre 10h-12h a été sauvagement assassiné par des inconnus. Mais ses opinions sont présentées comme les raisons probables de cet acte ignoble. Dans la foulée, le nom d’Amougou Belinga est cité avec insistance, à tort ou à raison, comme potentiel commanditaire dudit meurtre.

Dans cette affaire, l’image du Cameroun est dans la boue. Tout le monde entier en parle. Claudy Siar, animateur de la prestigieuse émission “couleurs tropicales” sur Radio France Internationale (RFI), a consacré toute une émission à la mémoire de Martinez Zogo. Les libertés fondamentales au Cameroun sont mises en mal. C’est ainsi que le Président de la République Paul Biya, garant de ces libertés, décide de prendre en main ses responsabilités, en instruisant une enquête qui va conduire à l’interpellation de plusieurs personnes dont Amougou Belinga, pour exploitation au secrétariat d’État à la défense. Une situation qui inquiète et qui pourrait créer un tsunami au regard de la qualité de personnalités interpellées dans cette affaire. On parle aussi des têtes couronnées de la police camerounaise qui auraient joué un rôle déterminant dans ce crime odieux.

CE QUI VA SE PASSER

L’interpellation d’Amougou Belinga, Président directeur général du groupe l’anecdote, si elle est avérée, est le signe précurseur d’un désastre qui risque de se produire au sein du sérail. Si sa culpabilité est établie, il pourra automatiquement emporter avec lui d’autres personnalités jadis qualifiées des intouchables de la République. Au-delà de l’assassinat de Martinez Zogo, l’on pourra assister à une vague d’arrestations pour détournement des derniers publics. On ne saurait nier l’évidence, cette affaire a permis de faire la lumière sur la gestion problématique des ressources du pays. Et si jusque-là le Président de la République pouvait avoir de bonnes raisons de ne pas être au courant, aujourd’hui, avec cette affaire, il est plus que jamais informé d’un certain nombre de dossiers noirs qui ne font pas honneur au Cameroun. Du coup, Martinez Zogo même mort, aura gain de cause, lui qui promettait de sales temps aux prévaricateurs de la fortune publique.

Dans l’une des dernières productions de Martinez Zogo qui a fait beaucoup d’embouteillages sur les réseaux sociaux après sa mort, le fils de la Lekié était très amer contre Amougou Belinga et d’autres pontes du régime pour le luxe qu’ils se donnent à travers la gestion calamiteuse des lignes budgétaires 65 et 94. Avec documents à l’appui, il avait même saisi la Présidente de la Cour d’Appel du Centre, sollicitant l’ouverture d’enquête. Il y a donc lieu de craindre dans cette affaire, un mauvais vent sur le ciel camerounais.

Houzer NGOUPAYOU

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