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Hon. Dr Fotso Fostine : “J’ai prié du fond du cœur pendant la finale pour la victoire du Sénégal”

Supporter numéro 1 de l’équipe du Sénégal depuis le début de la compétition, l’Hon Fotso Fostine n’a pas caché ses émotions après le sacre des Lions de la Teranga hier dimanche en finale de la Coupe d’Afrique des Nations face aux pharaons d’Égypte. Elle s’est confiée au micro de la rédaction.

Le Sénégal est champion d’Afrique, une équipe que vous avez particulièrement soutenu depuis le début de la compétition. On vous a d’ailleurs vu très proche du staff de l’équipe avant et pendant cette finale. Aujourd’hui, elle est sur le toit du continent. Quels sentiments après ce sacre ?

Faute de grive, on mange le merle. Les Lions indomptables étant absents en finale, j’ai soutenu à fond ceux de la Teranga, mon second choix depuis le début de la compétition, comme vous le savez. Un lion peut en cacher un autre. Ma satisfaction est donc indicible, d’autant plus que j’ai prié à fond pendant la finale pour que ce pays gagne la coupe. J’ai effectué des missions à SOBOA Brasseries à Dakar  au Sénégal pendant un bon moment, j’ai à chaque fois été très bien reçue et aidée dans ce pays ami. Leur honnêteté et leur hospitalité sont légendaires. Oui, je leur ai rendu visite pour les feliciter après le match. Mais la veille du match j’ai déposé des cadeaux pour les 22 joueurs et leur célèbre entraîneur. Il est tout à fait normal que je leur rende la politesse. Je me  réjouis aussi qu’ils aient beaucoup apprécié leur séjour au Cameroun, à l’Ouest en particulier, dans l’arrondissement de Bangou voisin de Baham où le cadre était magnifique.

Une attitude de l’Hon Fotso Fostine avec le Staff du Sénégal devant leur hôtel à Yaoundé la veille de la finale

Le Cameroun, pays organisateur, votre pays, a vu le trophée filé entre ses doigts en demi-finale face à l’Égypte. Mais une troisième place pour l’honneur a été remportée de haute lutte après une remontada historique face au Burkina Faso. Comment avez-vous trouvé dans l’ensemble le comportement de l’équipe du Cameroun dans cette compétition ?

Même si le Cameroun a perdu, nos lions n’ont pas démérité. Sans être technicienne du football, j’ai cru déceler des erreurs tactiques de l’encadrement de notre onze nationale, mais aucune œuvre humaine n’est parfaite. Par exemple, le goal égyptien souffrirait des adducteurs du côté droit, où il ne pouvait pas impunément plonger. Si c’est vrai, ce serait grave, car il est incompréhensible que le staff technique n’ait pas instruit nos tireurs de placer la balle de ce côté lors de la séance des penalties. Curieusement, tous les tirs perdus avaient été dirigés du mauvais côté, à la gauche du gardien Egytien. Vous y comprenez quelque chose vous, y compris dans la mise à l’écart de  certains joueurs? Mais ne jugeons  pas très hâtivement le coach qui seul maîtrise certains détails, la présomption d’innocence étant de mise pour une Avocate comme moi. Bravo coach pour nous avoir mine de rien conduit de façon spectaculaire à la troisième place. Les équipes africaines présentes à la CAN qui avaient des entraîneurs nationaux se sont très bien comportées dans l’ensemble. Il est temps que nous y réfléchissons sérieusement. Le Cameroun a confirmé qu’il a toujours eu des joueurs de talent, au mental d’acier. C’est extraordinaire ! Les gars ont livré une petite finale HÉROÏQUE. Bravo à eux ! N’eussent été leur maîtrise et leur savoir-faire, c’était la catastrophe . Seule la bravoure des gars sur le terrain nous ont sauvés.
Il faut aussi relever pour le feliciter, les progrès footballistiques des “petits pays”. Il y a un nivellement des valeurs, et la période des scores fleuves est révolue. La preuve: beaucoup de matchs se sont terminés par des tirs au but, précédés des prologations. Il y a eu beaucoup de matchs nuls par ailleurs. Et franchement, le Cameroun aurait tout aussi bien pu gagner devant l’Égypte. Mais la balle est ronde pour tous, et elle seule sait où rouler.

Le Cameroun n’a peut-être pas remporté la coupe mais peut-être le pari de l’organisation. Quelle lecture faites-vous de l’organisation de cette 33e Coupe d’Afrique des Nations par le Cameroun ?

Parlant de l’organisation, la perfection n’est pas de ce monde. Le gouvernement a pourtant mis le paquet qu’il  faudrait pour une CAN tout à fait sucrée. Il y a eu beaucoup de satisfactions et le pari du Chef de l’Etat tenu. Maintenant que les lampions se sont éteints, et  nos hôtes  partis, le linge sale doit se laver en famille. Un bilan financier est attendu par le peuple,  le non achèvement des travaux sur les voies de contournement  également… Ce n’ est pas la chasse aux sorcières, mais pour la suite, pour le développement de notre football, et partant l’épanouissement de la société camerounaise, des leçons doivent être tirées, des corrections faites. Il ne saurait en être autrement. Sinon, le karma jouera défavorablement pour nous, avec tout ce sang versé et les tares observées. Il a été juste envers les Sénégalais par exemple, qui avaient aimablement accueilli la famille de l’ancien président camerounais, enlevant ainsi un cailloux dans la chaussure de S.E Paul Biya, notre Président. Soyons toujours plus sains et le ciel nous ouvira toutes ses portes. Je vous remercie.

Entretien réalisé par Sébastien ESSOMBA

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