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Fête du café 2022 : Vers une bourse du café, garant de l’ordre et la mesure

C’est le sujet au centre de la célébration cette année de la fête du café. L’on annonce par ailleurs pour les prochains jours l’arrivée du guichet producteur, qui favorisera à coup sûr la relance de la filière.

“Pour avoir un café de bonne qualité, tout doit partir de la base. D’où la nécessité de l’étude du sol, avec des pedologues qu’on va trouver au Minader et éventuellement chez nous au Minresi”. Ce conseil pratique est de Dr Tourera Zenabou. La représentante personnelle du Ministre de la Recherche Scientifique et de l’innovation à la 14e édition de la fête du café, ce vendredi 25 Novembre 2022 à Koutie dans l’arrondissement de Koutaba, département du Noun, a mis l’accent dans ses propos sur les préalables pour tout bon producteur de café. Notamment, l’étude génétique de la semence pour ne pas planter le tout venant. “Lorsqu’on plante le tout venant on n’a pas des produits de qualité qui seront compétitifs sur le plan international”, précise-t-elle.

La grande annonce de cette fête reste la création d’un Guichet producteur. L’émissaire du Minresi annonce pour très bientôt, un mécanisme de subvention par l’État du Cameroun pour la relance effective de la filière café. “Je m’en vais ici vous sensibiliser sur l’arrivée du guichet producteur, qui vient subventionner tous les producteurs du café à hauteur de 40%. Il y aura des coopératives à travers lesquelles on pourra d’abord se faire identifier, et éventuellement certaines microfinances où chaque producteur peut ouvrir un compte. Lorsqu’il verse ses 60%, les 40% sont apportés par le gouvernement. Par exemple, si un producteur doit dépenser un million, il doit apporter 600 000 FCFA et 400 000 FCFA sont apportés par le Guichet producteur”, rassure Dr Tourera Zenabou qui, par la même occasion, invite au respect de la biodiversité, et éventuellement, de semer à la base les plantes de bonnes qualités et, se faire encadrer le cas échéant par les experts du Minader et du Minresi. Rappelons s’agissant du guichet producteur, que le lancement de l’étude pilote a eu lieu dans le Moungo déjà et devrait faire le tour de tous les bassins de production.

ENCOURAGER LA PRODUCTIVITÉ POUR GARANTIR LA RELANCE

La filière café reste une filière qui aura marqué l’histoire dans le département du Noun à une certaine époque. Le café était alors considéré comme de l’or. Plusieurs familles ont bâtis leurs empires à travers la culture du café. Mais sauf qu’à un moment donné, avec la chute vertigineuse des prix sur le marché, ces grandes plantations de café qui faisaient la fierté ont été détruites et incendiées, au profit des cultures de rente. La revalorisation des prix du café sur le marché, la matérialisation du Guichet producteur, pourraient alors constituer un facteur important pour le redécollage du secteur. À cela s’ajoute d’autres pratiques qui ont cours, notamment, la prime qualité qui consiste pour le Minader, l’Oncc et le Mincommerce, à primer les producteurs de café de bonne qualité.

La fête du café est une une initiative de la Coopagro. Cette coopérative qui fait dans la production du café son cheval de bataille, compte en son sein des membres importants parmi lesquels le Monastère Cistercienne de Koutaba. “C’est pourquoi la fête du café se déroule et au monastère et sur le Site du café”, l’a rappelé Hon Tomaino Hermine Patricia Ndam Njoya, présidente du conseil d’administration de la Coopagro et Président de l’Afec. La visite au monastère a permis d’apprécier la pépinière du café, l’usine de transformation avec les femmes dans le triage du café. Une visite qui a poursuivi à la plantation ANJ, un patrimoine protégé. “L’un des atouts des plantations de café c’est que les plantations des caféiers sont dans les beaux climats”, lance Tomaino Ndam Njoya qui fait un parallèle avec la tenue récente de la Cop 27 qui vient de s’achever en Egypte, cette rencontre importante sur le changement climatique. “Ça a toujours été notre priorité. Nous n’avons pas attendu que sonne l’alerte parce que nous sommes victimes de celà…”, Renchérit-elle.

Rendue à sa quatorzième édition, la fête du café se déroule soit à Koutaba comme ce fut le cas cette année, soit au château du brouillard à Foumbot, cet endroit mythique qui fut le premier siège de la Coopagro. D’où l’invite des responsables politiques de Foumbot par la Présidente nationale de l’Union Démocratique du Cameroun (Udc) de faire de cet espace, un espace de recherches, des rencontres, des formations. Aujourd’hui, la fête du café compte plusieurs partenaires de choix. Il s’agit de l’État du Cameroun à travers le Minresi, le Mincommerce et le Minader, l’Oncc et le Cicc.

Hamza NGACHILI
Envoyé spécial à Koutaba

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