DOSSIER

Diffamation et outrage à corps constitué: Christophe Bobiokono, Olive Mbezele et le journal Kalara condamnés par le Tribunal de Yaoundé centre administratif

La sentence a été prononcée vendredi 20 décembre 2019 au terme d’une audience collégiale particulièrement électrique et longue qui aura permis au collège des juges d’apprécier les faits.

Le procès démarre à 13h le Jeudi 19 décembre 2019 et s’achève le lendemain Vendredi à 08h. Environ 15 h d’audience où la défense a torturé avec un dilatoire extraordinaire la victime ainsi que le collège des juges. Dès que la victime a exposé les faits accablant la défense, Bobiokono sentant le danger, a lancé au Président de la collégialité qu’il le récusait. Il a voulu un renvoi pour aller le faire, mais le juge tenace ayant compris le jeu a maintenu la pression pour la suite des débats. Les mis en cause vont passer sans gêne aux aveux complets. Les avocats de Bobiokono, notamment Me Assira, vont prendre sérieusement de temps, 3 heures par là, juste pour examiner les témoins. Une stratégie qui consisterait à fatiguer les juges et décourager la partie civile. Mais pour la manifestation de la vérité, tous ont tenu bon et le procès a continué.

L’affaire remonte à octobre 2018. Le tabloïd Kalara, ce journal thématique du monde judiciaire, aura systématiquement orienté ses publications sur un fait, l’affaire Ama Tutu Muna contre son frère aîné, l’ex Bâtonnier Akere Muna au sujet de la succession de feu Solomon Tandeng Muna. Affaire dont le conseil de la victime n’était autre que le Dr Maître FOTSO CHEBOU KAMDEM Fostine, Avocate au Barreau du Cameroun et Députée à l’Assemblée Nationale.

Dans ses parutions en effet, le journal accusait à répétition le Dr Me FOTSO Fostine de mettre sur pied des mécanismes pour faire condamner l’ex Bâtonnier arguant de ce fait un enregistrement audio obtenu par un mécanisme illégal que seul le mis en cause semble le plus maîtriser. Cet enregistrement, très peu audible à la vérité, dont la transcription ou le script visait à faire croire aux lecteurs que l’Avocate de Ama Tutu aurait usé des manœuvres pour amener les juges à aller dans son sens. Alors que la victime à expliqué au Tribunal comment dans un restaurant, en compagnie des autres personnalités, interrogée au sujet de l’affaire de Ama Tutu contre son frère, elle a tout simplement expliqué que Me Akere avait imité la signature de sa soeur dans le procès verbal de conseil de famille et au lieu de s’excuser auprès de sa soeur après découverte du forfait, il a tenté d’intimider celle-ci. Elle a à l’occasion indiqué que c’était une affaire familiale et non politique comme Bobiokono et son journal indiquait après chaque audience. Voilà l’essentiel de cette conversation, mais enregistrée illégalement dans le bruit des cuillères et fourchettes du restaurant par Akere Muna, puis dénaturée à d’autres fins et exploitée aussi illégalement par Bobiokono et autres. Des inventions jugées diffamatoires et outrageantes par l’intéressée qui décide de poursuivre Kalara et ses collaborateurs en justice, en l’occurrence Christophe Bobiokono, Mbezele et Melingui.

Au terme donc de la procédure qui aura duré un peu plus d’un an, le collège des juges composé du Président Ekem, de Madame Bissiongol et Monsieur Biais comme membres, assistés de Me Tangui, greffier audiencier et du Procureur Ngo Samuela au banc du ministère public, a jugé les faits suffisamment graves. Christophe Bobiokono et Mbezele vont écoper 2 ans d’emprisonnement avec sursis pendant 3 ans chacun. Le directeur de publication sera condamné en plus à 2 Millions de FCFA de dépens, son journal Kalara condamné également au paiement de 2 millions de francs CFA de dépens et un million de fcfa de dépens pour Mbezele Olive. En outre, ils devront payer 50 000 FCFA d’amende. Dame Melingui dont son nom d’artiste a été seulement utilisé par son patron Bobiokono a été relaxée pour défaut d’identification. En même temps, les condamnés sont appelés à verser à Dr Me Fotso Fostine, la somme de 10 millions de francs CFA à titre de dommages intérêts. Un mandat d’incarcération de 2 ans a été décerné pour les deux condamnés en cas de non paiement de ces dépens.

La Réaction du Dr Me Fotso Fostine .

Au lendemain de la condamnation par le Tribunal de Première Instance de Yaoundé centre administratif de Christophe Bobiokono, des voix se lèvent, notamment dans le milieu de la presse pour dénoncer cette sentence comme étant une injustice visant à museler la presse dite d’investigations. Toute chose que rejette fermement la victime assistée par Me André Ngompé et Dr Me Eyouck. Me Fotso estime que seul le droit et rien que le droit a été dit dans cette affaire, face à Bobiokono qu’elle qualifie de maître chanteur.

Ainsi, visiblement très remontée, elle va laisser entendre au micro de la rédaction : “Du grand n’importe quoi. Quand ces gens diffament, dénaturent les faits, portent atteinte à l’honneur des autres avec des montages inédits, ils ignorent que la victime a également des droits et peut saisir la justice. A la Une de 4 numéros consécutifs, ce journal m’a lapidé. Ce Monsieur est un Maître chanteur. Quand il ne réussi pas à vous soutirer des grosses sommes, il envoie sans gêne vous enregistrer pendant des discussions avec d’autres personnalités au restaurant, commence de petits chantages. Quand bien même la bande n’a rien de compromettante, il fait des scripts déformants les propos sachant que la bande est presque inaudible. Débarque dans vos bureaux pour vous faire chanter. Quand vous ne marchez pas et payez juste le taxi habituel de 20 000 FCFA maxi, il empoche la somme par le biais de sa collaboratrice et le lendemain crie à la tentative de corruption, vous met à la grande Une. Ce Monsieur est dangereux”, dénonce-t-elle avec véhémence.

Un mandat d’incarcération disions-nous, a été décerné contre les prévenus sous réserve du paiement des sommes dues à l’État du Cameroun, en attendant aussi que la somme des dix millions de francs CFA, représentant les dommages intérêts soient payés . Affaire à suivre !

Georges OBAMA

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