DOSSIER

Budget programme : Les experts en la matière croisent les verbes autour de la question

C’était à la faveur d’une rencontre de formation dédiée aux élus locaux, dans un contexte de décentralisation.

Bafoussam, chef-lieu de la région de l’ouest, vient d’abriter un séminaire de formation sur la question du budget programme. Cette initiative de la délégation régionale pour l’ouest du ministère de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire (MINEPAT), a donné lieu aux experts d’expliquer les contours du budget programme aux élus locaux à l’aune de la décentralisation, afin de lever l’équivoque sur cette nouvelle forme de gouvernance instituée il y a peu par le gouvernement de la République.

LOUIS ROGER FANKAM, Délégué régional MINEPAT:

“Le budget programme est une nouvelle philosophie de gestion axée sur les résultats”

L’État a adopté une nouvelle philosophie de gestion qui axée sur les résultats, l’instauration de la budgétisation par programme. Au niveau de l’Ouest, la commune de Bamendjou pionnière, s’est arrimée avec des institutions du gouvernement. Il est question que l’ensemble des communes de la région de l’Ouest soient arrivées au budget programme. Il faut le faire avant 2020 parceque si on va au niveau de plusieurs analyses on peut aussi expliquer que l’échec mitigé du DSCE c’est parceque l’ensemble des acteurs n’avaient pas adopté une posture d’accélération de la décentralisation.
Le constat est que la masse critique qui doit provoquer le frémissement n’est pas encore atteint et ça relève des responsabilités des chefs de départements ministériels, mais aussi du fait de ce que notre administration est assez cloisonnée. L’accès à l’information n’est pas fluide et forcément un certain maillon ne sait pas très bien ce qui est attendu. Malheureusement les besoins sont pressants et les solutions n’arrivent pas, c’est pour ça que certains peuvent s’énerver et ne plus se reconnaître dans les actions qui sont posées d’où le devoir rapidement d’améliorer le niveau de communication, d’harmoniser l’utilisation des outils. Et cette sensibilisation était de faire comprendre aux administrations déconcentrées que l’adoption des programmes par les collectivités territoriales décentralisées entraîne pour eux des nouvelles synergies à créer et pour pouvoir améliorer la réponse aux demandes formulées. Dans le cas de Bafoussam quelques routes sont faite et en moins d’un an, même si ce n’est pas ordonné, on a déjà un sentiment de mobilité facile. On peut déjà partir du PMUC au feu rouge. Je crois que c’est ce que la population recherche, circuler facilement, atteindre facilement la réponse aux besoins, d’où la tenue de cet atelier qui attire l’attention pour le fait que les programmes définis par les communes appellent à un réajustement de nos interventions, et le signal a été donné.
Il faut dire de manière générale, la relation entre les maires et les populations au Cameroun est une relation ubuesque parcequ’un maire porte une vision qui n’est visible nulle part. Aujourd’hui le projet de performance de Bamendjou peut être multiplier en dix milles exemplaires s’il y a dix milles Bamendjou qui savent lire ils pourront comprendre où le maire veut les amener. C’est de ça qu’ il est question. On veut donc amener les maires à documenter leur vision pour que la population puisse comprendre où elle est amenée et quelle est sa définition. Donc de manière exceptionnelle un projet de performance peut permettre cette communication là parce que le PCD est très volumineux et peut lisible alors qu’ un projet de performance se tient dans une enveloppe et permet déjà aux différents acteurs de regarder la direction portée par le maire et de voir quelle peut être leur contribution. C’est cela qui est la dynamique en place. Il y a des sons discordants mais comme nous disons, dans cinq ans il y aura évaluation avec produit et résultat et de la même manière qu’ on publie des résultats officiels c’est les populations qui publieront les résultats.

Emmanuel NJIFENJI, Expert, membre de la société civile:

“Quant on parle du budget programme on voit des actions, des objectifs, des résultats”

Le budget programme est une approche qui consiste à utiliser les ressources rationnellement tel qu’on puisse obtenir une transformation sur le terrain avec très peut d’argent investi. Cela aussi peut être compris comme un renforcement de la responsabilité de ceux qui ont  la charge d’apporter les réponses aux besoins des populations à la base. Quant on parle du budget programme on voit là des actions, des objectifs, des résultats très clairs et presis, des cibles, des acteurs et un temps pour l’exécution des actions planifiées. Avec le budget programme on voit la réalisation dans un temps très court mais on voit comment les acteurs mettent la synergie autour de l’initiative. Il améliore la dépense publique.

Toutes ces explications et clarifications en marge de l’atelier de formation de Bafoussam pourront-elles apporter un plus sur le terrain de l’application du budget programme ? Difficile de répondre pour l’instant à cette interrogation. Mais tout porte à croire que les choses iront désormais pour le mieux au regard de la qualité des enseignements. Just wait and see !

Sébastien ESSOMBA

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