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Autonomisation des femmes déplacées : Wilpf Cameroon boucle la série par Penka Michel

Les femmes déplacées internes et les filles mères de l’arrondissement de Penka Michel dans le département de la Menoua ayant bénéficié de la formation de l’ONG Wilpf Cameroon, ont reçu les kits de démarrage de leurs activités. C’était la dernière étape d’un projet lancé depuis le mois de janvier.

Raissa Djometio est une ancienne Bachelière. Elle a vu ses études se heurter aux murs de l’enseignement supérieur en 2017. Ne pouvant plus poursuivre ses études faute de moyens financiers, elle s’est retrouvée dans la vie active où elle est comptée aujourd’hui parmi les filles mères. Dans le cadre du projet : “Renforcement de l’autonomisation économique et sociale des femmes déplacées internes suite aux conflits dans les régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest et des filles mères des communautés hôtes dans le département de la Menoua”, une initiative de la Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté, elle a eu le privilège de se compter parmi de nombreuses bénéficiaires de cette Manne tombée du Ciel. Formée gratuitement, elle a bénéficié d’un kit de matériels pour le démarrage de son activité, elle qui s’était penchée pour la production des Yaourts naturels. “J’ai eu le bac en 2017. Après ce bac je n’ai pas eu l’argent pour continuer l’école. Je me suis lancée dans la vie active. J’ai fait secrétariat bureautique, j’ai fait la couture, aujourd’hui une responsable est venue me parler de la formation de Wilpf Cameroon. Je me suis engagée et j’ai entrepris la production du Yaourt. J’ai voulue me former ici pour tenter de joindre les deux bouts parce que les choses ne sont pas faciles vraiment. Je pense que cette activité pourra me rapporter un peu d’argent. Je remercie vraiment Wilpf Cameroon qui est là pour nous les filles mères, les déplacées internes. Je manque vraiment les mots pour remercier cette organisation. Les kits reçus nous serviront de lancement de nos activités. Vous savez le lancement n’a pas toujours été facile et nous n’avions pas prévu quelque chose à cet effet. Ces kits vont nous permettre de nous insérer véritablement”, se confie Raissa Djometio, très flattée par cette marque d’engagement de Wilpf Cameroon aux côtés des démunis.

RENDRE AUTONOMES LES FEMMES DÉMUNIES PAR LA PROMOTION DE L’AUTO EMPLOI

Lancé en janvier 2022, le projet d’autonomisation des femmes déplacées internes et des filles mères dans le département hôte de la Menoua, aura permis la formation dans plusieurs disciplines diverses, de plusieurs centaines de femmes dans les arrondissements différents. Ces femmes qui ont bénéficié de ce qui convient d’appeler ici le paquet minimum pour le lancement de leurs activités. “Nous avons eu cinq Phases, le choix des modules sont faits avec l’implication des bénéficiaires. Nous venions à l’avance, nous discutions d’abord avec les bénéficiaires et les autorités, pour voir en fonction des réalités locales, quelles sont les opportunités qui peuvent leur permettre de réaliser les activités génératrices de revenus pour chaque région. C’est comme ça qu’on sortait des discussions avec un groupe d’activités pertinentes pour cette région. Les kits sont distribués dans le but de leur permettre de mettre en œuvre effectivement leurs activités. Parce que si nous les formons et elles restent au quartier, alors nous n’aurons rien fait. C’est pour celà que nous avons mis l’accent plutôt à les acheter les kits que de leur donner de l’argent (…) Nous avons voulu leur montrer qu’elles peuvent commencer à partir de ces kits que nous avons donné. Il est question qu’elles ne simplifient pas, mais que ce soit comme des semences, qu’elles pourront mettre en terre pour produire des fruits”, réitère Vidal NGALEU, chef du projet.

Pour l’étape de Penka Michel de ce mercredi, 1er juin 2022, la dernière étape de la série, les femmes déplacées internes et les filles mères, bénéficiaires de la formation, ont été formées à la fabrication de la mayonnaise, du Yaourt, de l’eau de javel, du savon liquide, du menthol, au fumage du poisson, à la culture des champignons, la fabrication de la farine à base du manioc, la fabrication de la pierre noire, de l’amidon et, ensuite, toutes les bénéficiaires ont été formées au marketing digital pour leur permettre effectivement d’agrandir leur base de clientèle. Aussi, elles ont été formées à l’hygiène, à la qualité et à la protection de l’environnement, pour prendre en compte les aspects de sécurité pour elles-mêmes et pour leur environnement.

Une vue d’ensemble des bénéficiaires, des officiels de Wilpf et de l’administration

GARANTIR LA PÉRENNITÉ DU PROJET PAR UN SUIVI

La prochaine étape après la matérialisation de ce projet sera la phase de suivi et évaluation. Il sera question pour Wilpf Cameroon de se rassurer de l’effectivité de la mise sur pied des différentes activités et, dans la mesure du possible, continuer le soutien de ces femmes dans le sens de la facilitation. Déjà, les vœux ont été formulés au cours de l’atelier de Penka Michel comme partout dans d’autres localités, ceux de l’implication des autorités aux côtés de ces femmes, ne serait-ce que dans le domaine fiscal qui constitue parfois un véritable casse-tête chinois. “Le plus grand souhait c’est que l’administration nous accompagne, à travers l’exonération des impôts pour les commerces des déplacées internes et filles mères. Ces filles sont tellement braves, je dois le reconnaître, parce qu’elles n’ont attendus personne pour produire ce qu’elles ont produit. Je dois leur dire qu’elle chaleur elles produisent dans notre cœur à Wilpf Cameroon. Wilpf ne les abandonne pas, on va les suivre parce qu’il y a une phase de suivi qui est importante. Sinon on aurait échoué”, renchérit Viviane NGUIMEA, Présidente Wilpf Cameroon.

Le choix du département de la Menoua pour ce premier projet d’autonomisation trouve son fondement sur sa proximité avec les régions anglophones en crise. Depuis 2016, les régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest Cameroun sont en proie à des exactions sécessionnistes, mettant en mal la Paix sociale et la quiétude des citoyens. Une activité ayant entraîné un flux des déplacés vers les régions frontalières dans la zone francophone du pays. Consciente des difficultés qui pouvaient être celles de ces déplacés, il fallait trouver une astuce pour apporter du réconfort et permettre à ces derniers de pouvoir se prendre en charge et d’intégrer les communautés d’accueil. D’où ce projet, une initiative qui doit son existence grâce à la détermination de Sylvie Jacqueline NDONGMO, ancienne présidente de Wilpf Cameroon, aujourd’hui Présidente Afrique de cette organisation.

Houzerou NGOUPAYOU & Merveille Patricia MABOUOPDA

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