DOSSIER

Affaire porte d’entrée/Foumban : Le Maire Tomaino sert une tasse chaude au Sultan et annonce la destruction prochaine de l’édifice

A l’allure des choses, l’attente d’un rapprochement entre les deux personnalités devient embarrassante pour les riverains et l’opinion publique.

La date de dimanche 14 février 2021 a été fixée par le Sultan, Sa Majesté Ibrahim MBOMBO NJOYA, pour inaugurer la porte des tranchées rénovée après l’incendie survenue au mois de novembre 2020. A cet effet, une invitation a été adressée au Maire de Foumban, l’honorable Patricia TOMAINO NDAM NJOYA, pour assister aux activités traditionnelles organisées à cette occasion. Mais Madame le Maire a choisi une voie épistolaire pour clarifier sa position. Dans une correspondance non référée adressée au Sultan (Sa Majesté FON PA’MOM), Veuve Ndam NJOYA prend les ”notes relatives à quelques rappels”, en guise de réponses groupées aux trois lettres reçues du Sultan. Madame le Maire estime qu’un an après son élection à la tête de l’exécutif municipal, ”aucune autre activité ne l’a jamais rassemblé avec le Sultan”, en dehors des trois lettres, dont la teneur converge vers le même objet : ”La porte d’entrée de Foumban”.

Le Maire de Foumban accuse le Sultan ”de détournement de dénomination, de la Porte d’entrée de Foumban vers l’appellation ”Porte des tranchées”. D’après elle, ce lieu ”devient tristement célèbre à travers une tentative misérable de retour à la tyrannie monarchique destructrice…” Elle informe qu’une ”délibération de son Conseil Municipal vient de restaurer l’entorse portée à la république à cet endroit. Que tout ce qui s’est passé là-bas sera consigné dans le tour guide de la vie et conté à la postérité…”.

A la lecture de cette correspondance, Madame Tomaïno recule face au ”protocole embarrassant que pose le Roi dans cette affaire”. En revendiquant l’inscription du nom de feu son mari dans la liste de ceux qui conviennent d’être appelés ”les ouvriers de la porte des tranchées ou les rois” qui ont œuvré pour la construction de ce site, Madame Tomïno estime que le Dr Adamou Ndam NJOYA avait rénové ce site du moment où il était Maire de la Commune de Foumban. On se souvient que l’illustre docteur avait effacé les symboles du serpent à deux têtes dessinés sur les murs par le Sultan Njimoluh, au profit simplement de la peinture blanche et du drapeau du Cameroun, pour rappeler que le système de la monarchie a cédé au caractère républicain dans sa circonscription municipale.

De la porte d’entrée à la porte des tranchées

A propos de la dénomination des lieux que le Sultan aurait ”détourné”, un questionnement se pose sur la situation. Si le site indiqué est la ”porte d’entrée de Foumban”, que dira-t-on du musée des peuples, construit par feu le Dr Adamou Ndam NJOYA et d’autres structures à l’instar de l’Institut des Beaux-Arts, les agences de transport ou l’hôpital de district, situés plus loin avant les lieux querellés ? Ces structures ne sont-elles donc pas situées à Foumban ? Lorsqu’on sait que la porte d’entrée d’un lieu, entend être le principal seuil du cadre, l’appellation proposée par le Sultan ne corrobore-t-elle pas avec l’histoire des tranchées, creusées plusieurs siècles avant, pour protéger le peuple Bamoun ? Des questions bien difficiles à l’heure de vérité. Mais toujours est-il, le consensus entre le Sultan Ibrahim Mbombo Njoya et l’édile de Foumban, Tomaino Ndam Njoya, n’est pas pour bientôt au regard de la réalité du terrain.

Hamed CHAMSOUDINE N.

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